La FNEP

Créée en 1969 d’après la conviction du premier ministre de l’époque, Jacques Chaban-Delmas, sur la « Nouvelle Société », la Fondation nationale Entreprise et Performance agit au service du décloisonnement entre les entreprises et les administrations. Véritable think tank du lien public-privé, elle favorise l’ouverture sur l’Europe et sur le monde, pour rechercher, ici ou ailleurs, les bonnes réformes et les meilleures pratiques. Elle est dirigée par un conseil d’administration dont sont membres, entre autres, des présidents de sociétés et des universitaires.

Lieu d’échanges et de débats, la Fondation s’attache à l’analyse de sujets majeurs et d’actualité, à la charnière de l’économie et des phénomènes sociaux et internationaux. Elle organise chaque année des missions d’études et de recherche, qui réunissent des cadres issus d’horizons divers. Ces missions offrent à chacun une expérience unique de développement professionnel et personnel et d’ouverture vers l’international. Les thèmes de recherche, déclinés en cycles triennaux, sont représentatifs des préoccupations des organisations adhérentes face à l’évolution de la société et de l’économie française, dans un contexte international de plus en plus interdépendant.

Les propositions présentées dans des ouvrages annuels thématiques sont concrètes, pertinentes et utiles, tant pour les administrations que pour les entreprises. Elles enrichissent la réflexion et l’action, et contribuent à la recherche de leur performance.

En savoir plus sur la FNEP.

La Mission 2020

Photo Sandrine De Boras

Sandrine DE BORAS

Responsable Innovation chez Transdev

Photo Magali Simounet

Magali SIMOUNET

Chef du pôle Talents & Management, DRH chez RTE

Photo Isabelle Petit Cubas

Isabelle PETIT CUBAS

HRBP Corporate Fonctions Transverses chez Naval Group

Claire ANSELIN

Administratrice de l’Etat au Ministère des armées

Photo Caroline Gauly-Montagne

Caroline GAULY-MONTAGNE

Directrice de projet chez Adisseo

Notre histoire dans l’histoire

La mission FNEP 2020, c’est l’histoire d’une équipe qui a commencé dans un monde normal à travailler sur un sujet normal… et qui a vécu en « live » une des crises majeures de ces dernières décennies. Dans ces mois de COVID, nous avons expérimenté des moments de questionnement, des hésitations, des abandons, des éclats de rire, des crises, de grandes découvertes, des apories, des rebonds, des tournants… et comme tout le monde nous en sommes sorties différentes – épuisées mais grandies !

Au début de notre mission, nous étions loin d’imaginer que nous allions vivre en temps réel notre sujet de mission « Comment adapter l’organisation du travail aux nouveaux enjeux ? » ; c’est pourtant ce qui s’est passé et que nous avons envie de partager ici. Notre aventure ressemble un peu aux romans avec une histoire dans l’histoire, comme le commentait André Gide en 1893 dans son journal sur la mise en abyme : « J’aime assez qu’en une œuvre d’art on retrouve ainsi transposé, à l’échelle des personnages, le sujet-même de cette œuvre par comparaison avec ce procédé du blason qui consiste, dans le premier, à mettre le second en abyme. ».

Un lancement de mission classique stoppé net par le COVID

La mission FNEP 2020 lancée en décembre 2019 est composée de huit membres, issus d’entreprises et d’administrations différentes. Elle bénéficie du mentorat de Caroline Chanavas, DRH de Naval Group. Les premières réunions se passent à faire connaissance, à définir une compréhension commune du sujet de la mission, à produire une lettre de cadrage qui fixe notre approche du sujet, et à prendre les premiers contacts avec les SER dans les différents pays à visiter dans les mois qui viennent. 

Nous sommes déjà une mission un peu particulière, par la taille très réduite de notre équipe (les missions comportent habituellement dix à douze membres et nous ne sommes que huit), et par sa dimension non parisienne qui complique nos réunions physiques : l’une d’entre nous est lyonnaise, une autre vit aux Pays-Bas. Mais cela ne nous empêche pas d’avancer tambours battants et d’organiser notre premier voyage, en Allemagne, pour le mois de mars 2020 !

Et soudain, le ciel tombe sur la tête du monde avec l’arrivée du COVID qui, en quelques jours, plonge l’Europe dans un confinement inédit. Au fur et à mesure des décisions des gouvernements, notre voyage en Allemagne est repoussé, puis re-repoussé, puis suspendu, et ainsi de suite avec les quatre autres voyages programmés originellement entre mars et août. Et en juin, nous savons que nous ne voyagerons pas et que nous devrons trouver une autre manière d’aller à la rencontre des entreprises et interlocuteurs que nous avions commencé à identifier.

Une phase de recentrage

Malgré notre immobilisme géographique forcé, de mars à juillet, nous maintenons le lien entre nous. Au fil des semaines et des échanges, nous sentons bien que ce ne sera pas comme pour les autres missions, que nous ne ferons pas la même chose et qu’il va falloir s’adapter, voire se ré-inventer. Nous avons tout de suite pris le parti de nous réunir tous les mercredis soir, en raccourcissant le créneau initial de l’après-midi à une petite heure. Ce qui était une réunion de travail le plus souvent en présentiel est devenu une réunion téléphonique pendant laquelle nous échangeons entre nous sur ce que nous vivons, dans nos entreprises comme dans nos vies personnelles. 

Nous sommes devenus « digital » en bon franglais ; la frontière vie professionnelle / vie personnelle s’est effacée d’elle-même ; nous avons recréé la pause « machine à café » que nous n’arrivions plus à prendre dans la course de notre vie chamboulée… Les quelques semaines de début de mission et d’avant-confinement ne nous avaient pas permis de nous découvrir complètement et ces réunions du mercredi ont été l’occasion, à distance et dans un contexte très particulier, de nous connaître, de nous confier, de partager les hauts et les bas et de tisser des liens particuliers et uniques : ceux d’une vraie équipe avec une envie et un objectif communs. « On y arrivera … autrement, mais on y arrivera ! ».

Notre re-naissance

Au fur et à mesure que passent les mois, et avec le coup d’œil avisé de Caroline Chanavas, nous prenons conscience que beaucoup d’initiatives sont déjà mises en place dans nos propres entreprises, avec des degrés d’innovation divers mais avec, pour nous, une plus grande facilité d’accès aux informations. Les manières dont nos entreprises et administrations ont réagi pour organiser la protection de leurs employés et la continuité de l’activité sont très diverses et répondent à des impératifs culturels et opérationnels très variés. Nous avons là déjà sous nos yeux une mine d’idées à exploiter.

Nous voyons aussi se mettre en place ou s’intensifier le travail à distance dans nos entreprises, avec nos employés, avec nos administrés, avec nos clients, avec nos fournisseurs. Pourquoi ne ferait-on pas de même pour les entretiens de la FNEP ?

C’est aussi le moment où plusieurs membres quittent la mission. Une mutation, un changement de travail, la vie continue mais elle est recentrée sur d’autres priorités et l’engagement avec la FNEP ne peut plus être tenu. Un de ces partants avait le rôle de responsable de la mission.

Nous sommes donc désormais cinq. Une mission sans chef et exclusivement féminine.

Nous nous sommes adaptées.

Et nous voilà aujourd’hui…

Pour être totalement transparentes, nous sommes allées chercher loin dans nos tripes pour retrouver un peu de sens à notre mission, alors que la mission 2021 était sur le point d’être lancée. Le sens, un des piliers de « Human first » : nous avons toutes expérimenté cette quête, voire parfois perte de sens, au cours de l’aventure. Et il nous est apparu de façon encore plus claire que le facteur humain est le fondement de l’adaptation des entreprises et des organisations. Retrouver le sens s’est fait au travers de nos échanges, de nos débats et surtout du soutien mutuel que nous nous sommes apporté en continu. Et avec un peu de mise en perspective, nous savons que ce n’est pas spécifique au contexte de la crise sanitaire actuelle.

Assez rapidement aussi, nous nous sommes demandé quelle pourrait être une forme alternative au livre pour rendre compte de notre mission : les librairies fermées et la richesse des offres sur la toile nous inspirent un livrable différent, et l’idée d’une plateforme digitale germe naturellement. La majorité d’entre nous n’a pas l’expérience de création d’un site, mais nous apprendrons en marchant, nous n’avons plus peur de l’inconnu ! Nous continuerons à nous adapter…

Bienvenue dans le New Normal que nous participerons à façonner tous ensemble !

Merci !

Le contexte du COVID a quelque peu chahuté le format habituel des missions qu’organise la FNEP depuis plus de 50 ans. Nous tenons donc en premier lieu à remercier la FNEP pour sa confiance durant cette période un peu déstabilisante et pour son support lorsque nous avons formulé le souhait de changer le format de notre rapport de mission. François Vaquier, François Lefèvre et toute l’équipe de la FNEP, fidèles à la manœuvre, ont accepté de s’adapter à notre projet – et ce n’était certainement pas choisir la facilité ! 

Merci aussi à notre mentor, Caroline Chanavas, Executive Vice President, Human Ressources de Naval Group : elle nous a encouragées dans notre approche pragmatique et non théorique et nous a permis de laisser libre cours à notre créativité, dans le fond comme dans la forme.

Nous devons aussi notre rencontre et notre temps de réflexion et de maturation collectives aux entreprises et administrations qui nous emploient et qui ont pensé que nous serions de bonnes contributrices pour la mission 2020… et qui, nous l’espérons, n’ont pas changé d’avis deux ans plus tard en parcourant ces textes. Merci donc à Adisseo, RTE, Ministère des Armées, Naval Group, Transdev. 

Enfin, nous voulons aussi remercier toutes les personnes et organisations qui ont accepté de nous rencontrer dans un cadre inhabituel et virtuel, et malgré leur charge de travail, afin de partager avec nous leurs ambitions, leurs réalisations, et aussi leurs questionnements sur le « monde d’après », le « New Normal », le « Next Normal », ce nouveau rapport au monde post-COVID. Citons notamment :

Agnès Bardon et Myriam Premilat (délégués de la CFE CGC RTE), Armand Sohet (Sulzer), Arnaud Fimat (Ca me regarde), Claire Poursin (Nexity), David Landier et Sonia Fosse (Segula Technologie), François Lecoeur et Françoise Pezzulo (Adisseo), Gwenaëlle Lemarchand et Bernard Chaumont (Studio RTE), Jérôme Studer, Isabelle Jouvet-Nugue et Karine de Laforcade (Transdev), Lou Lacroix (Schoolab), Marie Vainumets (Transferwise), Marie Vezy (Schneider Electric), Nola Wakeford (Naval Group), Perrine Lapointe et Sylvie Goldstein (HydroQuebec), Sébastien Marlier (BWT), Ségolène de la Halle (Maison du Management), Valérie Wack (Topics).

Nous voulons en dernier lieu adresser un merci spécial à Madeleine Paux, qui a réalisé ce site internet. Quelle émotion quand nous avons vu notre travail de tous ces derniers mois prendre vie !

Que tous, vous soyez assurés de notre reconnaissance ! Nous espérons que ce format, un peu différent, pour restituer nos travaux vous permettra de pouvoir activer les leviers de la transformation les mieux adaptés à vos organisations. 

Osons parier sur l’humain, @HumanFirst!

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