La transmission des savoir-faire via des actions de formation en Situation de Travail chez Naval Group
Naval Group s’engage de façon significative dans le développement de ses collaborateurs, consacrant plus de 4% de sa masse salariale à la formation (RSE 2020 Naval Group).
La Direction des Ressources humaines (DRH) doit accompagner un challenge démographique inédit :
- 5900 départs en retraite prévus dans les 10 prochaines années, dont 75% de collaborateurs très qualifiés dans les métiers d’ingénierie et de production ;
- plus de 1200 embauches en 2020 – 1/3 de l’effectif ayant moins de 5 ans d’ancienneté ;
- des temps longs d’acquisition de compétences dans les métiers cœurs.
La signature, en septembre 2020, d’un nouvel accord de gestion prévisionnelle des emplois et des compétences (GPEC) est venue renforcer les actions lancées pour sécuriser la maîtrise des compétences et réussir la transmission des savoirs. Un des éléments clés de cet accord est de développer en continu les compétences des collaborateurs et de miser sur l’apprentissage « en situation de travail » en consacrant 15 % du budget de formation à l’apprentissage, avec le renforcement de deux dispositifs : les chantiers écoles et le matelotage.
Les chantiers écoles
Mis à disposition des opérationnels au plus proche du terrain, les chantiers écoles ont vocation à garantir la parfaite maîtrise du geste technique des opérateurs, sur des opérations spécifiques à forts enjeux. Depuis 2019, 13 chantiers-écoles ont été mis en place et sont opérationnels dans les domaines du nucléaire, de l’usinage, du formage, des savoirs liés aux réducteurs de vitesse, au contrôle, à la chaudronnerie, à la manutention, au montage, à la sécurité plongée.
Les « chantiers écoles » sont des espaces d’apprentissage au sein des ateliers, au plus près de la production, pour permettre aux collaborateurs de se former dans un environnement le plus similaire possible à l’environnement de travail.
Cette modalité permet de répondre aux problématiques de transmission des compétences et de maîtrise de la qualité du produit. Elle vise à maintenir et renforcer les compétences critiques, transmettre des savoirs, réduire les non-qualités et améliorer la performance industrielle.
Les formations visent à faire monter en compétences les collaborateurs rapidement et elles sont supervisées par des opérationnels expérimentés (formateurs internes). Les exercices simulent une situation réelle de travail en utilisant les matériels et situations rencontrées dans l’entreprise afin de mettre le stagiaire en posture « expérimentale ». Ces actions sont complémentaires aux dispositifs existants (comme le « matelotage » que nous présentons ci-dessous) et peut comprendre des modules complémentaires (par exemple des tutos, des séances de simulateur, des formations théoriques…).
Le matelotage
Forme de tutorat, cette pratique historique dans l’univers naval consiste à faire accompagner la montée en compétences de collaborateurs débutants par des collaborateurs plus expérimentés.
Le matelotage permet d’apprendre, de perfectionner et d’approfondir son métier par étapes auprès de professionnels chevronnés et reconnus, et par l’immersion, en bénéficiant de leur expérience. Il repose sur la réalisation d’activités professionnelles en présence d’un pair, qui transmet ses connaissances et savoir-faire, en particulier par la démonstration. Cette modalité facilite l’intégration des nouveaux arrivants ou la prise d’un nouveau poste et assure la continuité des métiers exigeant l’appropriation d’un geste précis et/ou la mise en œuvre de règles ou processus très spécifiques.
Il est mis en œuvre lors de la prise de postes techniques orientés production qui nécessite un apprentissage long. Le « mateloté » travaille en binôme avec un référent (le « mateloteur ») désigné par le manager. Les actions se font en situation réelle : le mateloteur montre et explique et le mateloté reproduit les gestes sous la supervision de celui-ci.
Les compétences à acquérir sont répertoriées sur une fiche de suivi (un livret comprenant la grille des compétences) afin de tracer leur validation.